La CUMA du Marais : un modèle coopératif jeune, dynamique et en pleine expansion

Créée en 2001 par quatre agriculteurs soucieux de mutualiser leurs moyens de production, cette coopérative d’utilisation de matériel agricole (CUMA)
ne cesse de se développer. Aujourd’hui, elle compte 36 adhérents, dont 10 nouveaux en l’espace d’un an et demi — un chiffre rare pour ce type de structure.

Une jeunesse atypique dans le paysage agricole

La première particularité de la CUMA du Marais ? L’âge de ses membres. La moyenne d’âge y est de 36 ans, un chiffre particulièrement bas dans le monde rural, souvent marqué par le vieillissement.
Pour son président, agriculteur céréalier et membre fondateur devenu président depuis huit ans, ce rajeunissement s’explique par un facteur simple : « Du matériel performant, bien entretenu, à des tarifs abordables. Et surtout une ambiance saine entre agriculteurs. Ici, on travaille ensemble dans la confiance. »

Un parc matériel attractif, un esprit collectif bien ancré

L’attractivité de la CUMA repose avant tout sur son matériel. En 2024, plusieurs investissements ont été réalisés : outils de travail du sol, semoirs, épandeur… Un parc moderne et adapté à la diversité des besoins. « C’est ce qui m’a séduit dès mon installation », explique Corentin, 25 ans, jeune céréalier et viticulteur, installé depuis 2022. « J’ai adhéré directement, le matériel est de qualité et les coûts sont partagés. C’est imbattable. »
Avec ses six responsables matériels et son salarié permanent — qui assure des prestations et de la conduite de matériel, notamment en période de moisson —, la coopérative a facturé 38 activités différentes en 2024. Une preuve de son dynamisme et de sa capacité à répondre à des besoins
variés.

Une offre qui s’adapte aux évolutions de l’agriculture

Historiquement centrée sur les cultures céréalières, la CUMA du Marais a su diversifier son offre.
Depuis quelques années, elle propose aussi du matériel pour la viticulture, ainsi que des outils plus transversaux, comme une mini-pelle. Cette polyvalence attire des profils variés : viticulteurs, éleveurs, producteurs d’asperges, jeunes céréaliers…
« J’avais besoin d’une mini-pelle pour mon exploitation viticole, et la CUMA venait d’en renouveler une. C’était l’occasion idéale », raconte Stéphane, viticulteur de 49 ans. « Dans le contexte économique actuel, il faut mutualiser. Grâce à la CUMA, on peut envisager des projets inaccessibles en individuel. »

Des témoignages qui convergent : gestion, proximité et bonne entente

Tous les nouveaux adhérents interrogés citent les mêmes raisons de leur engagement : la proximité, la qualité de gestion, la diversité de l’offre, et surtout la bonne entente entre les membres.
« Je connaissais déjà des adhérents, l’ambiance est saine, et les responsables sont sérieux », raconte Bruno, éleveur et viticulteur, arrivé pour investir dans un épandeur. Loïc, double actif installé depuis 2018, souligne lui aussi « la bonne gestion » et la « réponse adaptée aux réalités économiques des agriculteurs d’aujourd’hui ».

Pour Romain, jeune installé en 2024, la CUMA a été un tremplin : « Le matériel est bien plus performant et moins cher que ce que j’aurais pu acheter seul. J’ai gagné du temps et de l’efficacité dès ma première année. Et le président m’a beaucoup aidé à m’intégrer. »

Un fonctionnement vivant et structuré

Le Conseil d’Administration, composé de membres investis, se réunit environ une fois par mois. Les décisions y sont prises collectivement, et chaque réunion est suivie d’un moment convivial. « C’est ce qui fait aussi notre force », note le président. « On ne fait pas que parler technique, on crée du lien humain. »

Et demain ?

Pour améliorer encore la gestion du matériel, la CUMA prévoit prochainement d’adopter l’application My CUMA Planning et Travaux. Un outil numérique qui facilitera la réservation des équipements et la traçabilité des interventions. Une étape supplémentaire dans la modernisation de cette structure rurale résolument tournée vers l’avenir.

Une CUMA qui fait école

Dans un territoire où peu d’autres CUMA sont implantées, celle du Marais apparaît comme un modèle à suivre. « Son succès repose sur trois piliers : du matériel adapté, une organisation efficace, et une ambiance humaine forte », résume un des administrateurs. De plus en plus de jeunes
agriculteurs s’installant dans la région viennent frapper à sa porte.
Preuve qu’un modèle coopératif bien pensé peut aujourd’hui encore séduire, innover… et faire bouger les lignes du monde agricole.