La mécanisation responsable, un atout pour le maraîchage

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Face aux défis du travail physique et aux exigences de l'agriculture biologique, la mécanisation responsable apparaît comme une solution essentielle pour les maraîchers. Mélanie Martin, installée en maraîchage biologique et diversifié sur la commune de Saint-Pierre-du-Mont, témoigne de l'importance de l'approche collaborative offerte par les Coopératives d'Utilisation de Matériel Agricole (CUMA) pour pérenniser son activité.

L’engagement au sein du réseau CUMA

Mélanie Martin, qui gère également une exploitation en grandes cultures (maïs, tournesol, soja, etc.) issue d’une reprise parentale, est fortement attachée au réseau CUMA, historiquement implanté dans les Landes. Son engagement au sein de la Cuma Maraîchage 40 vise avant tout à soutenir le développement de la filière dans le département.

« L’idée d’être présent dans la CUMA Maraîchage 40, c’était de développer et d’aider au développement du maraîchage […] et de pouvoir mettre du matériel à disposition pour des porteurs de projets, pour des nouveaux installés, qu’ils aient vraiment un matériel adapté au maraîchage. »

Cette mutualisation répond à un besoin crucial : permettre aux jeunes exploitations, souvent peu mécanisées au départ, d’accéder à des équipements performants sans grever leur budget d’installation.

Améliorer les conditions de travail et la performance

La décision de mécaniser son exploitation maraîchère est d’abord motivée par le bien-être au travail. Le métier de maraîcher, exigeant physiquement, expose les corps à des efforts intenses (port de charges, positions difficiles).

« On sait que le travail de maraîcher est soumis quand même en tant que corps à pas mal d’épreuves. […] mécaniser l’ensemble d’une exploitation maraîchère, ça permet justement de pallier au quotidien. Être mécanisé même sur des temps courts, ça permet toujours de simplifier le travail et d’atténuer la charge pour le corps. »

La mécanisation est perçue non seulement comme un gain de productivité, mais aussi comme une mesure de prévention pour la santé des agriculteurs.

La mécanisation au service du bio

Les exigences du mode de production biologique ont profondément influencé les pratiques de mécanisation au sein de la CUMA. Avec une adhésion quasi-totale des membres au bio, le choix d’une agriculture différente est aussi une question de responsabilité envers les consommateurs et l’environnement.

En maraîchage diversifié et biologique, la gestion de l’enherbement est un enjeu capital. La Cuma a opté pour l’acquisition d’un large éventail d’outils de désherbage mécanique, permettant d’adapter l’intervention au stade de développement des cultures :

Cette « boîte à outils » collective est indispensable en bio. Elle permet d’appliquer différents itinéraires techniques, inspirés des grandes cultures, mais adaptés au maraîchage, offrant ainsi à chaque membre la possibilité d’intervenir efficacement contre les adventices.

L’avantage économique de la CUMA

Le principal avantage de la CUMA reste l’accès à du matériel de qualité et performant (souvent neuf) à des coûts nettement inférieurs à un investissement individuel.

« C’est tout là l’intérêt d’une CUMA, c’est de maintenir ces investissements avec du matériel de qualité […] et que cette charge d’investissement soit toujours cohérente avec la structuration des exploitations. »

La mutualisation permet ainsi aux maraîchers d’intégrer des technologies coûteuses et spécifiques à leurs systèmes de production sans compromettre la viabilité économique de leur ferme.

Un accompagnement structurant de la Fédération des Cuma du 640

Bien que le projet soit porté dans les Landes (40), les CUMA sont des organisations départementales qui bénéficient souvent d’un soutien interdépartemental ou régional. Dans des projets d’investissement aussi spécifiques que le maraîchage bio, l’accompagnement de la Fédération des Cuma du 640 (Béarn Landes Pays Basque) est un atout majeur. La Fédération apporte son expertise dans la structuration juridique et financière de la CUMA, aide à monter les dossiers de demande de subventions (notamment via des plans d’aide régionaux pour l’acquisition de matériel performant), et facilite la mise en réseau pour partager les retours d’expériences et les innovations techniques. Cet appui garantit une gestion cohérente et pérenne des équipements et des services offerts aux maraîchers.


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