Un séchoir collectif en CUMA pour plus d’autonomie et de confort

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Dans la région de Gaujacq, les agriculteurs d’une CUMA unifiée, issue de la fusion de la CUMA Vallée du l’œil et de la CUMA du Biélé, ont transformé leurs pratiques de séchage du maïs. Lassés des contraintes liées aux séchoirs mobiles – déplacements matinaux et manutentions répétitives – ils se sont lancés dans la conception et la mise en place d’un séchoir collectif fixe, véritable levier d’efficacité et d’autonomie.

Une solution née d’un besoin concret

Au départ, l’activité de séchage était assurée par des dispositifs mobiles que l’on devait amener directement chez les agriculteurs. « Petit à petit, déplacer ces séchoirs devenait une contrainte. On a alors imaginé une installation à poste fixe, capable de gérer des volumes plus importants tout en facilitant la manutention », explique un agriculteur impliqué dans le projet. Le passage de cinq à neuf membres pour finaliser l’installation et la prise en charge d’environ 300 hectares témoignent de l’ambition collective.

Technologie et organisation au service de la récolte

L’unité de séchage repose sur un système à recirculation, enchaînant cycles de remplissage, de séchage et de vidange. La récolte, acheminée grâce à un boisseau de chargement, peut être récupérée directement depuis le séchoir ou les cellules de stockage. Avec une capacité de 2000 tonnes, le dispositif est équipé d’un pont bascule et d’une vaste fosse pouvant contenir environ 100 tonnes de maïs. Ce système innovant permet de sécher en continu, même pendant la nuit, et de travailler en parfaite synchronisation avec la batteuse. « Cela permet de ne jamais accumuler trop de maïs vert, évitant ainsi les risques de fermentation et préservant la qualité du grain », précise le groupe.

Un projet fondé sur le foncier et la coopération

La réussite du projet repose sur la mise en commun des moyens, notamment l’obtention d’un terrain grâce à la bonne volonté d’un agriculteur du groupe. « Sans foncier, rien n’est possible », souligne le groupe. La construction de deux hangars – l’un photovoltaïque et l’autre classique – vient compléter l’installation en offrant des espaces de stockage pour le matériel et une aire surélevée pour parer aux aléas climatiques. Par ailleurs, l’organisation du travail en rotation – trois personnes par équipe – assure une présence continue pour surveiller la qualité du séchage, effectuer les contrôles réguliers et gérer les expéditions de camions.

L’accompagnement déterminant de la Fédération des CUMA

Par ailleurs, l’accompagnement de la Fédération des CUMA Béarn, Landes & Pays basque a constitué un atout majeur dans la concrétisation de ce projet. En apportant des conseils techniques et stratégiques, la Fédération a facilité l’accès à des financements et proposé des formations adaptées à la gestion de l’unité de séchage. Elle a également encouragé le partage d’expériences entre les différents acteurs du secteur, renforçant ainsi la cohésion et la crédibilité du projet. Ce soutien institutionnel a permis de surmonter les défis techniques et logistiques, tout en créant un véritable réseau d’échanges au sein de la communauté des CUMA.

Des avantages économiques et humains indéniables

Au-delà du confort de travail, le séchoir collectif offre un avantage économique important. Les agriculteurs constatent une augmentation de 3 à 5 € par tonne grâce à une manutention optimale et un allègement des délais d’attente pour les transporteurs. La flexibilité est également au rendez-vous : le maïs peut être vendu dès la récolte ou stocké pour profiter des fluctuations du marché. Un agriculteur résume ainsi l’enjeu : « On a gagné en autonomie. On peut choisir quand vendre et, surtout, on n’est plus tributaires d’un stockage facturé par des OS. »

Au-delà des retombées financières, le projet a renforcé le lien social au sein de la CUMA. Les échanges réguliers – autour d’un café ou lors des réunions de planification – créent une dynamique humaine forte, essentielle à la pérennité de l’outil. « Ce séchoir collectif n’est pas seulement une machine, c’est un projet humain. Il offre aux jeunes agriculteurs une perspective d’avenir et un sentiment d’appartenance à un groupe solidaire », conclut l’un des porteurs du projet.

Ce pari sur l’avenir, alliant innovation technique, rigueur organisationnelle et esprit coopératif, s’inscrit comme une réponse audacieuse aux défis de la modernisation agricole. En redéfinissant le séchage du maïs, la CUMA démontre que l’union des forces peut transformer les contraintes du quotidien en véritables atouts pour l’exploitation.

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